Le Ministère de la Santé de l’Union des Comores a célébré la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. La conférence de presse conjointe organisée à cet effet a regroupé autour de la Ministre de la Santé Mme Loub Yakouti Attoumane, ses proches collaborateurs dont le Secrétaire Général du ministère de la Santé, le Coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) et d’autres responsables chefs de divisions. Le message de la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique a été lu par le Docteur Nassuri Ahamada, Conseiller chargé du programme Paludisme au Bureau pays de l’OMS qui représentait le représentant résident Dr Diarra Abdoulaye.
L’édition de cette année a pour thème : « Zéro palu : tirer un trait au paludisme ». Dans son message, Dr Moeti Matshidiso déplore que rien qu’en 2020, la région africaine de l’OMS a recensé 384 000 décès évitables dus au paludisme, et cela est inacceptable. Le Rapport mondial sur le paludisme en 2020 publié le 21 avril dernier informe que le nombre de pays comptant moins de 100 cas indigènes de paludisme – un indicateur important du suivi de l’élimination – est passé de 6 à 27 entre 2019 et 2000. Partant du principe que chaque cas de paludisme est « évitable » et que chaque décès lié à ce fléau est « inacceptable », l’OMS exhorte les pays endémiques à plus d’efforts.
Les enfants et les femmes enceintes sont des groupes vulnérables
Pour sa part, Madame la Ministre de la Santé Loub Yakouti Attoumane, a fait remarquer que malgré les performances enregistrées par le PNLP, le paludisme reste une pathologie préoccupante aux Comores. En effet, selon les statistiques nationales, un total de 42076 cas de paludismes a été rapporté au cours de ces trois dernières années, dont 19 735 en 2018, 17 795 en 2019 et 4 546 en 2020. « Presque tous ces cas sont recensés sur l’île de Ngazidja (Grande Comore) » souligne la Ministre qui regrette que des cas sporadiques constatés sur les îles de Mwali (Mohéli) et Ndzouani (Anjouan) proviennent le plus souvent de Ngazidja. La Ministre ne cache pas son inquiétude puisque parmi ces malades recensés, il y a des enfants et des femmes enceintes qui constituent des groupes les plus vulnérables. L’incidence du paludisme à Ngazidja est plus marquée dans les zones de Moroni (la capitale fédérale) et la région de Bambao (centre ouest) où elle est supérieure à 25 pour 1 000 habitants. « La connaissance exacte et précise des zones où sévit la maladie permet aux équipes du PNLP de cibler les interventions » précise la Ministre.
Le personnel de santé des Comores a suffisamment d’expertise dans la lutte contre le paludisme
Le paludisme est une maladie endémique aux Comores et la Ministre de la Santé reste confiante que le personnel de santé a « suffisamment d’expertise » dans la lutte contre cette maladie. Plus encourageant encore, l’archipel des Comores est identifié parmi les pays ayant les potentialités d’éliminer le paludisme en 2025. Les efforts sont en cours dans ce sens depuis plus de dix ans, entre autres la gratuité du diagnostic et du traitement des cas de paludisme qui est effective dans toutes les structures de santé publique et le renforcement de la surveillance communautaire. Avec l’aide des Agents de santé communautaires la population a accès au test rapide et à une prise en charge appropriée.
« Le Ministère de la Santé s’engage à mettre en place le cadre légal requis, à mobiliser auprès du Gouvernement les ressources étatiques nécessaires pour accompagner la mise en place des interventions efficientes pour l’élimination de cette maladie », a déclaré Mme Loub Yakouti Attoumane. Elle a adressé ses remerciements à l’endroit des partenaires techniques et financiers du secteur de la Santé notamment le SNU à travers l’OMS, l’UNICEF et l’UNFPA. Elle a exprimé sa reconnaissance à l’endroit du Fonds Mondial et de la République populaire de Chine pour leurs contributions substantielles dans l’élimination du paludisme aux Comores.